L’un des barrages les plus controversés de l’histoire a été inauguré. Le barrage de Gibe III a mis un terme à l’inondation naturelle de la rivière Omo en Éthiopie, dont 100.000 dépendent directement et 100.000 autres dépendent indirectement.
Les experts ont averti que cela pourrait aussi signifier la fin du lac Turkana au Kenya – le plus grand lac désert du monde – et une catastrophe pour les 300.000 tribus vivant le long de ses côtes, dit Survival International, le mouvement mondial pour la défense des droits des tribus.
Le barrage a été construit par le géant italien de l’ingénierie Salini Impregilo, contre lequel Survival a déposé une plainte officielle qui est toujours en cours. Des plans sont en cours pour construire les barrages Gibe IV et Gibe V en aval.
Le gouvernement éthiopien et Salini ont affirmé que les inondations artificielles remplaceraient les inondations naturelles, mais depuis deux ans, les autorités n’ont pas réussi à libérer suffisamment d’eau pour soutenir les moyens de subsistance des populations.
Beaucoup dépendent désormais de l’aide alimentaire, qui n’a pas été livrée régulièrement ou en quantité suffisante. Un témoin a déclaré à un membre du conseil d’administration d’International Rivers en novembre: « La rivière ne nous fournit plus assez des poissons. Mon peuple fait face à un gros problème. L’aide ne suffit pas à vivre. »
« La rivière continue de diminuer. Les crocodiles sont encore dans la rivière, mais ayant des problèmes. Les poissons ont du mal à pondre leurs œufs. Il y a des moins en moins de poissons chaque année. »
La région est l’un des sites les plus importants au début de l’évolution humaine, et une zone de biodiversité exceptionnelle, avec deux sites du patrimoine mondial et cinq parcs nationaux. Le responsable de l’agence nationale de conservation du Kenya a déclaré en mars que le barrage déclenchait «l’une des pires catastrophes environnementales que vous puissiez imaginer».
Le directeur de Survival, Stephen Corry, a déclaré: « Qu’est-ce qui est vraiment inauguré aujourd’hui? Monter la faim, l’insécurité et la destruction de l’environnement. Pendant des années, les experts ont exhorté le gouvernement et Salini à faire preuve de prudence – mais ils n’ont pas fait attention. Ils peuvent essayer d’encadrer la famine qui s’ensuit comme une catastrophe naturelle, mais cette misère est de leur propre fait. »
Ekklesia
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